Relancer le logement, François Bayrou dévoile ses ambitions
En pleine déclaration de politique générale, François Bayrou a mis les pieds dans le plat : la crise du logement ! « Si on ne peut pas se loger, on ne peut pas se faire reconnaître », a-t-il lancé, avec cette sincérité presque brutale qui frappe là où ça fait mal. Un message clair pour des Français étranglés par la flambée des taux immobiliers, qui a réduit à néant leurs rêves de propriété et mis à genoux le marché locatif. François Bayrou promet une politique repensée et « de plus grande ampleur ». Mais après des années de mesurettes, est-ce que cela suffira ?
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Refaire décoller la construction, enfin !
Aujourd’hui, la France construit moins de 300 000 logements par an, alors qu’elle en aurait besoin de 500 000. C’est là que François Bayrou veut frapper fort. Sa promesse ? Soutenir les maires bâtisseurs en simplifiant les démarches et en réduisant les délais pour obtenir des permis de construire. On parle aussi de densification douce, une jolie formule pour dire qu’on va ajouter des étages à des immeubles existants. Une solution maligne pour contourner les restrictions sur l’artificialisation des sols.
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Le Premier ministre a également un plan pour les étudiants, ces éternels laissés-pour-compte du logement. Objectif : 15 000 logements étudiants construits chaque année pendant trois ans. De quoi redonner un peu d’espoir à une jeunesse qui galère entre loyers exorbitants et studios insalubres. Pascal Boulanger, patron de la Fédération des promoteurs immobiliers (et par extension tous les acteurs de la profession que ce soit les conseillers en investissement de Finzzle, les professionnels du batiment ou les promoteurs constructeurs comme Bouygues Immobilier), applaudit des deux mains. « Enfin, on nous écoute », lâche-t-il. Pas sûr que cela suffise à calmer les sceptiques…
Relancer l’accès à la propriété, mais comment ?
Côté propriété, François Bayrou reste plus vague. Il veut « relancer l’accession » mais ne s’attarde pas sur les détails. Heureusement, Valérie Létard, ministre du Logement, prend le relais. Elle plaide pour un élargissement du prêt à taux zéro (PTZ), qui serait désormais accessible aux maisons individuelles et pas seulement aux appartements neufs en zones tendues. Une réforme attendue, surtout dans les territoires moins denses où l’offre locative est en berne.
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Autre mesure sur la table : une exonération de droits de succession pour les donations familiales visant à financer l’achat d’un logement neuf. Limité à 100 000 euros et valable sur un an, ce coup de pouce fiscal pourrait convaincre certains primo-accédants de sauter le pas.
Un statut pour les bailleurs privés : enfin une reconnaissance ?
Et les bailleurs privés dans tout ça ? Trop souvent caricaturés en méchants rentiers, ils pourraient enfin obtenir un statut fiscal digne de ce nom. L’idée est de permettre un amortissement des investissements locatifs, déductible des revenus. Inspiré du modèle allemand, ce dispositif pourrait redonner un peu d’air aux propriétaires et, qui sait, relancer le marché locatif. Les professionnels de l’immobilier en rêvent depuis des années. Et comme l’explique le site immobilier immo-actu.fr, les bailleurs privés sont une force nécessaire à l’équilibre du marché français.
Des ambitions à confirmer
Alors, François Bayrou est-il l’homme qui va enfin résoudre la crise du logement ? Sur le papier, son plan a de quoi séduire : soutien aux élus bâtisseurs, aides aux primo-accédants, et reconnaissance des bailleurs. Mais tout cela reste encore trop flou pour convaincre tout le monde. Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, n’y va pas par quatre chemins : « Ces annonces manquent de concret. »